Une figue….
Pour vous permettre de mieux comprendre ce qu’il se passe en atelier de cuisine thérapie, je vous propose de continuer les témoignages clients avec C. venue pour la 1ère fois à un atelier Papilles Créatives (il y a quelques mois), qui a accepté de nous parler du plat qu’elle a réalisé.
« La proposition consistait à improviser sur la base d’une émotion ou d’une sensation avec la figue. Ne sachant pas trop par quoi commencer, surtout après une 1ère création qui m’avait totalement connectée à mes émotions les plus profondes, je me suis instinctivement mis à griffer la figue au couteau. Je voulais trouver un moyen de l’ouvrir, parce que ce qu’il y a de beau dans une figue, c’est quand même cette chair rouge et lumineuse à l’intérieur….
J’ai placé les deux figues face à face, seules sur leur feuille de basilic. Chemin faisant, j’ai été brassée par une émotion parce que j’ai trouvé que la figue semblait écorchée et meurtrie. Elle me donne l’impression de saigner de douleur, de se vider sur la feuille de basilic. C’est comme si elle était seule dans son froc, en pleine forêt, et cela fait douloureusement écho à ce que je traverse en ce moment.
Je ne m’attendais pas à ressentir une telle émotion parce que je me sentais plutôt détendue en arrivant à l’atelier après une séance shopping, même si la période n’est pas rigolote pour moi ces temps-ci. Cela confirme que j’ai encore des choses à bosser, que la difficulté du moment est plus profonde que ce que je veux bien croire. »
… et un processus de symbolisation
Ici l’activité créative en cuisine a permis à C. d’entrer très rapidement en contact avec des émotions profondes, émotions qu’elle n’avait pas laissées s’exprimer aussi librement jusque là. Cela l’a invitée à toucher du doigt des difficultés que son tempérament naturellement combatif et optimiste et son agenda chargé de maman avaient tendance à masquer. Post-atelier, elle me confiera qu’elle doit accepter qu’elle en a « gros sur la patate » en ce moment, et qu’elle a pu prendre conscience d’une lourdeur liée à une somme d’événements difficiles à gérer pour elle. Elle qui a toujours tendance à dédramatiser et à vouloir s’en sortir seule, elle se voit « obligée d’accepter l’idée de se faire accompagner, de ne pas gérer tout toute seule ».
Cet atelier lui a donc servi de déclic : elle se rend compte qu’elle a « beaucoup galéré ces derniers temps, qu’elle a souffert et ne sent pas épanouie » et prend conscience qu’il faut qu’elle entende ce poids sur ses épaules. Elle est désormais décidée à prendre les choses en main à l’issue de l’atelier.
Comme souvent, le processus de symbolisation se fait progressivement, dans le temps, à partir du moment où la personne entre en contact authentiquement avec ce qu’elle ressent. Il intervient lorsque quelque chose nous touche, lorsqu’on est dans le domaine de l’affectif : pour qu’une image ou une analogie émerge ou pour qu’une association d’idées se fasse (comme ici la métaphore autour de la figue), il est indispensable que la personne soit corporellement, sensoriellement et/ou émotionnellement impliquée et présente à ce qu’elle est en train de vivre. Et c’est précisément grâce à cette étape de symbolisation et de mise en mots que :
- la prise de conscience se fait d’une part,
- et que le processus d’évolution intérieure peut se poursuivre d’autre part (ici décider de se faire accompagner par un psychothérapeute).
Magie de la cuisine thérapie, non ?
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