Il y a quelques temps (presque 3 ans à vrai dire, et je suis d’autant plus fière d’avoir insisté pour récupérer son témoignage !), Sylvaine Pascual, Coach et consultante en plaisir au travail et spécialiste de la reconversion professionnelle, dont je dévore tous les articles, m’a fait l’honneur de venir tester un atelier Cuisine Thérapie ! Vous dire que j’étais un peu tendue serait en-dessous de la vérité (d’autant que si je me souviens bien, une journaliste de Libération était aussi de la partie !)…. et l’atelier s’est pourtant super bien passé. Je lui laisse d’ailleurs le dire avec ses mots (vous allez comprendre pourquoi je suis fan de son style mordant, drôle et authentique !).
Lorsque j’ai rencontré Emmanuelle, deux choses m’ont plu d’emblée chez elle : la façon originale qu’elle a eu de créer un vecteur unique de développement personnel via la cuisine et la façon dont elle vibre à l’unisson de ce qu’elle propose. Tout ça pétille en écho et j’avais été frappée par l’intelligence de l’ebook qu’elle avait écrit sur le sujet.
Alors bien entendu, lorsqu’elle m’a proposé de venir participer à l’un de ses ateliers, j’ai sauté sur l’occasion, j’étais curieuse de l’expérimenter. Et pour tout vous dire, ça m’arrive peu : le développement personnel s’est beaucoup embourbé dans des techniques éculées et rebattues parfois en dépit du bon sens et le plus souvent en resservant la soupe froide des gourous Américains : c’est enrobé dans du packaging alléchant, mais ça reste fadasse et souvent pas très consistant. Et pour mon grand plaisir, j’ai trouvé dans l’atelier de Cuisine thérapie autant de fraîcheur que de saveur.
J’y déboule un poil en pétard parce que je suis en retard et je n’aime pas ça, mais dès que je m’installe dans un fauteuil bien profond, je retrouve tout mon moelleux car l’ambiance feutrée et paisible est chaleureuse dans un espace salon-cuisine aéré. On se découvre tranquillement en parlant de nos plats « signature » et la première chose qui me vient à l’esprit, c’est la soubressade, saucisse pimentée méditerranéenne qui m’évoque la convivialité d’un plat savoureux et généreux.
C’est l’heure de passer en cuisine. Pas question de cours, de recettes ou de guidage quelconque : un thème et une multitude d’ingrédients, à nous d’exprimer ce que ça nous évoque à travers un plat. Et cette liberté-là est exactement ce que j’aime, un territoire à arpenter, à découvrir, à explorer. La tomate n’en fait qu’à sa tête. Comme je suis parfois totalement ras des pâquerettes, je décide de prendre l’affaire au sens le plus littéral du terme, du moins le sens littéral que je lui prête : je réalise une tête. Une sorte de tête à toto en tomate, cerveau compris : je creuse ma tomate pour y placer une boule de fromage et je lui couvre le chef (faudrait pas que la théière de la tomate prenne froid). Je voudrais lui coller un sourire à la frimousse car cette histoire de n’en faire qu’à sa tête, ça m’évoque tout sauf une prise de tête, mais là… ça coince, j’ai du mal, je bloque.
Et rester bloquée je n’aime pas ça. Alors je me prends par la main et je m’emmène vers le comptoir ou des tas d’ingrédients que je n’ai pas du tout l’habitude d’utiliser me la jouent « mangez-moi »… et je me retrouve à faire une sauce pour mon fromage de tête de tomate en mélangeant tout ce qui m’inspire au moment où je tombe dessus. Ça donne un condiment orange-poivron de la mort ! Je me suis régalée à faire cette tomate.
N’en faire qu’à ma tête, c’est un peu ma marque de fabrique, et je me suis retrouvée dans une sorte de mise en abîme de moi-même qui m’a permis de clarifier au passage un mécanisme que je n’avais jamais verbalisé et qui se retrouve souvent dans ce que je fais : je n’aime pas rester coincée dans une situation qui me déplaît, me sentir entravée ou bloquée. Et d’ailleurs je n’y reste jamais longtemps : dans ces cas-là, je m’emmène souvent faire autre chose pour laisser ma cafetière respirer. Très vite, soit j’improvise une solution, soit je laisse tomber et je fais autre chose à la place. Et une option à expérimenter vient au détour du chemin C’est toute ma faculté à rebondir qui s’est concentrée dans cette tomate !
Et puis il y a les échanges entre les exercices. Au travers des retours d’expérience et des partages, il se dessine un portrait de chacune qui génère une curiosité mutuelle empreinte de tendresse humaine. Peut-être parce que chaque mot dévoile des parcelles de nous qui ne sont probablement pas si souvent partagées, et certainement pas souvent avec une authenticité aussi désarmante et peut-être pas totalement consciente : en parlant de nos cuisines, nous parlons de nous-mêmes comme nous avons peu l’habitude de le faire et le résultat fait mouche. Trois inconnues qui s’intéressent les unes aux autres et comprennent les méandres les unes des autres, avec intérêt et sans jugement. Nous sommes très différentes et il y a de la place pour toutes. « On aurait passé l’après-midi au bistrot qu’on en n’aurait pas appris autant » dit l’une d’entre nous dont la gouaille me plaît beaucoup.
L’atelier a décoincé chez moi un rouage qui avait tué mon goût pour la cuisine : la routine, dans les ingrédients dans les recettes. Il est aussi le révélateur d’un besoin fondamental chez moi : celui de faire à ma manière d’expérimenter, d’improviser, de m’amuser, autant devant mon fourneau que dans tout ce que je fais, en particulier professionnellement.
Sylvaine Pascual
Ben moi je dis, qu’ici comme ailleurs et comme souvent dans la vie, ça valait le coup d’attendre ?! Un immense merci encore à Sylvaine pour ce témoignage et sa volonté de le faire à découvert, cela fait vraiment chaud au cœur !
La preuve s’il en était besoin que la Cuisine Thérapie aide à décrypter ses comportements et à mieux se connaitre, voire permet d’oser être soi-même. Si vous aussi, vous souhaitez expérimenter un atelier, n’hésitez pas à me contacter A bientôt ?
Praticien Cuisine Thérapie :
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