Cuisine et thérapie, mais quel est le rapport avec la choucroute ?

Cuisine et thérapie, deux mots qu’il peut sembler étrange d’associer.

C’est pourtant l’intuition qui m’a été soufflée en mai 2013 alors que je réfléchissais à une reconversion professionnelle.

Je vous explique dans cet article quel est le lien entre ces deux pratiques, en apparence opposées et pourtant tellement complémentaires, et en quoi leur association peut transformer positivement votre vie.

Cuisiner fait du bien !

Jusque-là, rien de nouveau sous le soleil, et nous sommes d’ailleurs nombreux à l’observer au quotidien. 

Enfiler son tablier a des effets positifs tant sur le bien-être que sur la santé mentale et émotionnelle, et ce pour plusieurs raisons* :

• Cuisiner est une évidente source de plaisir sensoriel :
  La cuisine est une activité qui engage les cinq sens, permet de se reconnecter à ses sensations corporelles et satisfait nos papilles comme notre gourmandise.
  Elle nous apprend en quelques sortes à nous reconnecter à ce qui nous fait du bien !

• Cuisiner permet de ralentir et de se vider la tête :
  La cuisine est une activité apaisante, qui permet de réduire le stress et aurait même des vertus… méditatives !
  Elle nous invite à nous ancrer dans le moment présent pour lâcher prise avec les pensées négatives et profiter davantage de ce que nous sommes en train de vivre.

• La cuisine permet aussi d’explorer sa créativité…
  Mais aussi d’identifier ses ressources et de consolider sa confiance en soi. C’est le tonitruant « c’est moi qui l’ai fait ! » du cuistot.

• La cuisine est aussi un moyen de connexion sociale :
  Souvent associée à des moments d’échanges et de convivialité, elle offre un temps informel de partage voire de confidences lors de la préparation du repas, qui permet de resserrer les liens si précieux avec les autres.

* Evidemment, tous ces bienfaits n’enlèvent rien au fait que la cuisine peut aussi être vécue comme quelque chose de pesant et de routinier, notamment lorsqu’elle est appréhendée comme une corvée obligatoire.
Toutefois, appréhender cette pratique sous avec un regard neuf peut nous aider à améliorer notre qualité de vie au quotidien et notre rapport avec les autres.

Cuisiner va au-delà d’une simple bulle de bien-être

La cuisine est bien plus qu’une activité qui détend et offre une parenthèse de bien-être. Elle peut en effet être un formidable moyen d’expression, de mieux-être et de connaissance de soi. 

Les bienfaits de ce que j’appelle la Cuisine Thérapie© sont alors multiples :

• Explorer : la cuisine permet de se reconnecter à soi et à ses émotions, de les accueillir et de comprendre leurs messages. Elle invite à identifier ses besoins propres, ceux qui sont parfois cachés derrière des injonctions héritées du passé, et à se remettre au centre de sa vie.
• Comprendre : la cuisine permet d’identifier et de décrypter des croyances et des comportements automatiques, toutes ces choses qu’on fait par habitude sans qu’elles nous conviennent nécessairement mais qui représentent des obstacles à notre épanouissement.
  Elle invite aussi à toucher du doigt des blocages ou des résistances qui nous empêchent de passer à l’action ou de vivre notre vie telle que nous la souhaitons.
• Ajuster : dès lors que ces prises de conscience ont eu lieu, la cuisine permet tout naturellement de s’émanciper de ce qui ne fait pas (ou plus) sens pour soi et d’adapter ses modes de fonctionnement afin de se sentir plus aligné(e) dans ses choix de vie.

Pour que la cuisine ait cette dimension thérapeutique, pour qu’elle permette cette rencontre avec soi, il y a deux conditions essentielles à respecter :

1/ Cuisiner sans recette, c’est-à-dire sans chercher à y mettre de « mental » ni d’objectif de performance ou de résultat : c’est à cette condition qu’on lâche avec sa tête et qu’on permet à la magie (le combo corporel et émotionnel) d’opérer.

On lâche prise avec les obligations de bien faire ou de satisfaire les autres, pour laisser son intuition et sa créativité s’exprimer, et se sentir libre d’être juste « soi-même ».

2/ Mettre de la conscience dans ses façons de penser, ressenti et agir, c’est-à-dire prendre le temps de comprendre ce que l’on est en train de vivre, et de mettre des mots sur son vécu en cuisine.

En prenant de la distance avec notre mental et en profitant du moment présent, on met plus de conscience dans l’expérience que l’on est en train de vivre et nos ressentis. On se met à l’écoute de soi, et de nos besoins.

Evidemment, j’ai bien conscience que le terme Cuisine Thérapie© n’est pas parfait.

Il entretient une sorte de confusion sur le fait que les participants vont cuisiner, préparer un plat et le déguster. Alors que ce n’est pas le propos avec cette approche qui se fiche éperdument du résultat et ne s’intéresse qu’à ce que la personne a voulu exprimer avec quelques ingrédients (raison pour laquelle on parle d’ailleurs de langage métaphorique).

Mais peu importe !

Ces deux mots interpellent et font réfléchir.

Et c’est déjà le début de l’aventure intérieure qui va s’enclencher grâce à la Cuisine Thérapie©. 

Alors même s’il m’a fallu du temps pour assumer de parler haut et fort de Cuisine Thérapie©, même si cette appellation a longtemps activé mon syndrome de l’imposteur, je suis fière aujourd’hui de vibrer sur cette fréquence depuis 10 ans, d’avoir accompagné des milliers de personnes et de former plus de 200 Praticiens à cette méthode d’accompagnement inédite et puissante !