Bientôt Noël, l’occasion de se questionner en cuisine ?

par | Mieux se connaître | 2 commentaires

L’année est passée à toute allure, mais on y est presque. Les vitrines des magasins ont revêtu leurs couleurs de Noël et peut-être avez-vous déjà entamé vos courses à la recherche effrénée du cadeau idoine pour vos proches. Comme tous les ans, Noël est une période sensible et chargée émotionnellement. Notre manière de l’appréhender, de préparer et de vivre cette fête vient d’ailleurs révéler plein de choses de nous. Et notre façon de cuisiner, de manger et de partager des repas à cette période de l’année n’est pas en reste bien sûr !

C’est parti pour un tour de piste des sujets « chatouillés » à l’occasion des fêtes de fin d’année sur le plan culinaire…

Déjà, une évidence à rappeler : tout le monde n’aime pas (et ne fête pas) Noël ! Certaines personnes refusent ce rituel et se positionnent en rébellion contre l’injonction à célébrer et/ou se disent écœurés par le côté commercial qu’implique cette période. D’autres préfèrent s’abstenir de fêter Noël car cette fête est associée à des souvenirs douloureux, n’est empreinte d’aucune symbolique particulière ou est synonyme de retrouvailles familiales redoutées. En soi, refuser de se prêter à ce rituel fait donc sens pour ces « angoissés de Noël ». C’est un choix personnel qui mérite que l’on y mette de la conscience afin de l’assumer pleinement et de se sentir à l’aise avec.

Pour celles et ceux qui décident de le fêter, la période de Noël vient révéler en vrac.

Si vous préférez lire, rendez-vous sous la vidéo.

Notre capacité à oser sortir des sentiers battus

Beaucoup font les mêmes menus d’année en année le jour du réveillon. Par routine, par facilité, par manque de temps ou d’envie de faire différemment, les raisons sont multiples… et toutes respectables. C’est d’ailleurs toute la signification du rituel : entendu comme un ensemble de règles et d’habitudes fixées par la tradition, le rituel a une fonction de cohésion par rapport au groupe mais également une fonction rassurante. Il permet de s’en remettre à quelque chose de connu et de familier et nous place dans un automatisme qui évite de faire un choix et d’interroger ses envies profondes. Et c’est en cela que le rituel peut être dommageable, quand nous oublions d’entendre nos besoins. Alors prenons le temps cette année de nous demander si le menu que nous avons l’habitude de faire et si notre façon de fêter Noël nous conviennent toujours. Et si c’est le cas, alors délectons-nous et savourons avec plaisir ces plats qui ancrent notre histoire familiale ! A l’inverse, n’hésitons pas à innover si la traditionnelle dinde ne nous fait plus rêver, autorisons-nous à proposer autre chose. Il se peut que cela soulage tout le monde en plus !

Notre perfectionnisme et la pression du résultat

Certains d’entre nous vivent cette période comme un intense moment de stress. Entre les préparatifs, les courses et les commandes à passer, la cuisine, la cuisson de la dinde et le dressage de la table, l’apéritif et le plan de table, tout peut devenir prétexte à « se cuire la rate au court-bouillon ». Si comme le chef Michel Bras, on considère que notre rôle en tant que cuisinier est d’être « marchand de bonheur », il devient presque impossible de résister à la pression et au perfectionnisme. Autant d’ingrédients qui viennent alimenter et conforter nos peurs en cuisine (peur de mal faire, peur de rater, peur d’être jugé). Pour pallier cette peur, nous faisons bien souvent ce que nous maîtrisons. Et force est de constater que peu de personnes prennent des risques culinaires lors du Réveillon. Souvent nous testons des nouveaux plats en amont, dans une sorte de répétition générale avant Noël. A ce stress des préparatifs s’ajoute bien souvent le stress des retrouvailles en famille : même si la trêve des confiseurs est largement plébiscitée sur le principe, l’envie de rassembler et de « faire famille » n’est pas forcément évidente, ni même possible. Notons également que s’y ajoute pour certains le stress de la prise de poids compte tenu de la multiplication des agapes. Ici encore, essayons « juste » de savourer le moment, de prendre le temps d’être vraiment présent à ce que nous sommes en train de vivre. Peu importe que tout ne soit pas parfait dès lors qu’on privilégie d’abord ce qu’il se passe autour de l’assiette !

L’attention que l’on porte à l’autre

Les préparatifs culinaires de Noël en disent également long sur l’attention qu’on accorde à ses convives. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un œil au soin apporté dans l’anticipation et la sophistication des menus, dans la présentation de la table et des plats, dans l’abondance déployée à table. A cette période de l’année plus qu’à d’autres, on confond d’ailleurs souvent profusion et amour : la générosité à table devient une preuve d’amour, un marqueur de combien on aime ses proches. Dans une sorte de volonté illusoire de plaire à tous, il n’est pas rare de se livrer à une débauche d’aliments pour satisfaire tous les appétits. Les fêtes de fin d’année en disent long plus largement sur notre relation à l’autre : est-on dans une volonté de tout prendre en charge en cuisine pour faire plaisir aux autres (quitte à passer la soirée dans la cuisine et à ne demander aucune aide ?) ou laisse-t-on les autres s’occuper de tout (et de nous) ? Sommes-nous dans l’infantilisation de l’autre ou au contraire dans la régression (notamment pour les jeunes – ou moins jeunes – adultes qui fêtent Noël en famille) ? Bref dans quelle mesure prenons-nous en charge les convives ou nous laissons-nous prendre en charge par l’autre ? Et cette situation nous convient-elle, nous sentons-nous à l’aise avec cette façon de faire ?

Auto-coaching

De toute évidence, Noël n’est pas un repas lambda et notre façon de le préparer en cuisine est riche de sens. Pour que cette fête se passe le mieux possible, il peut être nécessaire de s’interroger en amont :

  • Sur comment vous vous sentez à la perspective de cuisiner, manger et partager un repas avec vos proches ? Ressentez-vous de la fébrilité, de l’excitation ou bien de l’angoisse à l’idée de ne pas faire aussi bien que vous le souhaiteriez ? Appréhendez-vous de trop manger, vous sentez-vous coupable d’avance des excès de table ? Etes-vous mal à l’aise face à l’orgie de consommation ?
  • Sur les enjeux qu’on y met, les besoins qu’on voudrait satisfaire au moment de cette fête. Par exemple, en complétant la phrase « le repas de Noël sera réussi si…. ». Si quoi ? Si vous passez le plus de temps possible avec vos proches et le moins de temps possible derrière les fourneaux ? Si vous privilégiez la qualité à la quantité ? Si au contraire l’abondance et la profusion sont de mise ? Si vous dégustez des plats traditionnels, ceux que vous ne mangez qu’une fois par an ? Se poser ces questions toutes simples permet d’être au clair sur ses propres attentes et de comprendre ce qui est important pour soi.
  • Sur ce qu’on veut garder et transmettre, et ceci que l’on ait ou pas des enfants ? De quoi veut-on se délester parce que cela ne nous convient plus ou parce qu’on le faisait par automatisme ? Sur quoi est-on prêt à lâcher du lest, quitte à simplifier le repas et à mettre l’accent sur l’ambiance et le cadre par exemple ? Qu’est-ce qui est au contraire important pour nous pour que cette fête soit réussie ?

Et autant que possible, je vous encourage à mettre une touche de créativité le jour J, à vous efforcer de faire quelque chose de différent, que ce soit dans l’assaisonnement, la présentation du plat ou les places à table…bref à inviter le plaisir et le jeu à votre table !

Belles fêtes de fin d’année gourmandes et sereines à tous !

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2 Commentaires

  1. Makinadjian

    Oui oui oui cette année on mettra l accent sur des jeux type découverte de chacun …ex chacun ecrira 1 anecdote le concernant ou « sa decouverte de l annee 2016 » ou son « aliment doudou » tiens tiens d ou me vient cette idée ? et nous devrons associer ces cartes indices à la bonne personne. Noël c est aussi l occasion de partager des petites vérités sur ceux que l on croit connaître par coeur !

    • Papilles Créatives

      Tu es sérieuse, c’est vraiment votre programme pour Noël cette année ? Tu en as parlé à ta famille, tout le monde est partant ?
      Tu me raconteras, j’espère ! C’est une super idée, ludique, originale et chaleureuse !!
      Bisous

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