Catherine Piette est fondatrice de l’Académie Cuisine Santé. Grâce à sa méthode de la « Cuisine Santé Organisée », elle accompagne depuis 2014 les femmes sur le chemin de leur autonomie dans la cuisine et la composition de leur assiette,
C’est une façon simple de regrouper des préparatifs pour des repas prêts en 15 minutes le soir, sans stress ni gaspillage, en cuisinant 2 fois par semaine et en gagnant ainsi jusqu’à 5 heures par semaine !
Découvrez sans plus attendre son interview sur son rapport à sa cuisine.
Si vous préférez lire, rendez-vous sous la vidéo.
Comment tu appréhendes l’espace cuisine et quels sont les souvenirs que tu y associes ?
Quand j’étais enfant, je vivais à la campagne et la cuisine était une grande pièce carrée ouvrant sur le jardin, avec une cuisinière à charbon qui rougeoie 8 mois sur 12 (pour l’été, c’est cuisine et four au gaz).
Pourtant, je suis née dans ces sixties triomphantes, où le plan de travail en Formica était gage de modernité !
Mais chez nous, le plan de travail c’était la table en hêtre où nous laminions la pâte à tagliatelles, où nous écossions les petits pois, où nous mangions aussi, profitant de la chaleur de la cuisinière (toujours à la même place, les parents et les 3 enfants, moi entre mes parents, et mon frère et ma sœur en face à face), et lançant au chien ou au chat une lamelle de fromage ou un morceau de beurre. Après le repas et la vaisselle, la table accueillait le tournoi de Scrabble à 4 avec la tisane de tilleul au miel du grand-oncle des bois (apiculteur et garde forestier).
Quand j’ai emménagé dans ma maison de ville, j’ai reproduit dans 12m2 l’esprit de la cuisine d’enfance (il y a aussi un placard encastré) : c’est une pièce « à vivre » même si j’ai choisi la facilité de la cuisine « tout équipée » (il n’y a pas de cuisinière à charbon).
C’est la première pièce à avoir été terminée après notre emménagement. C’est aussi celle dans laquelle je travaille très souvent à d’autres occupations que cuisiner, et qui est prolongée par une terrasse qui donne sur le petit potager entre les murs, 2 étages plus bas.
Comment tu vis la cuisine au quotidien ?
Ma cuisine est faite pour moi…
Je l’ai fait faire exactement comme je le souhaitais, car j’avais travaillé dans suffisamment d’espaces différents depuis 20 ans pour savoir ce qui me convenait.
- Il y a suffisamment de plans de travail (surprise, il n’en faut pas plus qu’un de 50-60 cm, mais dégagé en permanence) et j’ai fait mettre beaucoup de prises. J’ai horreur des dominos (en plus c’est dangereux).
- J’ai posé une petite lampe à abat-jour près de la bouilloire électrique. C’est « mon coin » quand j’écris le matin sur la table, en hiver. J’y suis souvent pour travailler « hors cuisine » car j’aime la luminosité de la pièce et le fait de voir le ciel et les arbres à la fenêtre.
Par ailleurs, l’éclairage est soigné et très lumineux : c’est souvent négligé et le sous-éclairage fatigue les yeux sans qu’on s’en rende compte. - J’ai choisi un frigo avec un congélateur en dessous (et pas l’inverse, pas envie de me baisser tout le temps). Il n’y a que 3 tiroirs de congélation. C’est suffisant pour une rotation de provisions pour 2, et pour éviter d’utiliser le congélateur comme « poubelle différée ». Car la tentation est grande de congeler ce qui est en trop… Mais est-ce en trop parce que tu n’as pas aimé ? Dans ce cas, tu ne l’aimeras pas plus dans 3 mois. Dans ce cas-là, il faut avoir le courage de jeter. En conscience.
Comment cette pièce à vivre et à cuisiner, que tu as dessinée toi-même, te soutient-elle dans ta créativité et ta confiance en toi ?
- J’aime la fantaisie, donc j’adore ma table qui peut bouger au gré des saisons et servir de support pour buffet (transportée dans la pièce à côté, qui fait aussi salle à manger pour 10).
- J’aime que tous mes « outils » soient rangés à proximité pour être dispos quand j’en ai besoin – car oui, je cuisine aussi à l’inspiration, et je me sens comme un peintre quand elle vient me visiter.
- Je ne suis pas une fana du ménage, donc tout se range vite, car tout est à portée de main et disposé de façon très pratique.
- Je suis assez nerveuse, heureusement, je n’ai pas de lave-vaisselle ! En fait, laver la vaisselle est apaisant pour moi. Je dirais même plus : lorsque je bosse sur la table de la cuisine avec mon ordinateur, la vaisselle qui traine dans l’évier a une fonction de percolation nécessaire à mes réflexions. Pendant que mes mains sont occupées à savonner et rincer, mon cerveau a enfin de la place pour faire ses liens et ses associations.
- Le flow (cet état très agréable où le temps s’arrête, car tout votre être y est plongé, malgré les efforts – ou grâce à eux et à votre concentration) lui, se produit lorsque je m’immerge dans une « session de cuisine » (un moment compris entre 30 et 75 minutes) où je traite (par exemple) le panier de légumes reçus pour la semaine (salade lavée, carottes râpées, bouillon de poulet en route, plaques de légumes mises à rôtir etc…).
- Depuis toujours, j’ai un truc en cuisine (la pièce n’y est pas pour grand-chose, c’est vrai). Je suis naïvement persuadée que c’est ce qui fait que ma cuisine est délicieuse. Je le pensais même lorsque j’étais cheffe de mon restaurant « Trop Bon ». En fait, lorsque je suis aux fourneaux, je pense constamment aux gens qui vont goûter ce que je prépare, et à l’émerveillement de leurs papilles quand ils vont savourer mon plat. Je pense à leur joie, je pense à notre relation et à eux, en tant que personne aimée, ou proche, ou même inconnue (au restaurant !)
Qui sait ? Il est de notoriété publique que l’amour est l’ingrédient secret N° 1 de la bonne cuisine. C’est peut-être simplement ça qui plait !
Merci Catherine ! Pour en savoir plus sur son parcours et l’Académie Cuisine Santé, cliquez ici : https://www.catherine-piette.be/
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Hello Catherine et Emmanuelle !
Super interview !
Je me reconnais bien dans le fait de faire la vaisselle et de me sentir détendue ! je disais souvent à mes clientes en atelier « laisse, ça me détends ! », c’était une petite pause pendant les 3 heures d’atelier !
Très belle journée,
mapi
Coucou Mapi 🙂
Je suis d’accord, c’est ce que je disais à Catherine aussi…. la vaisselle, ça me détend !! Faut juste pas le dire trop fort !!
Belle soirée
Bonjour les filles
Je suis Catherine depuis quelques années, j’ai adopté grâce à elle le Batch COOKING
Et je m’inspire en regardant tout simplement mes courses.
La cuisine est Mon lieu d’inspiration, mais pas la vaisselle…. je me détends autrement surtout quand j’ai atteint mon Objetifs. Je cuisine pour l’autre et j’attends l’approbation ou pas , c’est toujours des challenges.
J’allie manger , au plaisir de se faire du bien à la tête et au corps en terme de santé. C’est du partage tout simplement.
Oui de l’ Amour aussi.
Belle Journée.
Patricia
Bonjour Patricia, merci pour votre partage !
La cuisine comme langage de l’amour, ça me parle !!
Passez une belle journée 🙂
J’adore ma cuisine, c’est elle qui m’a fait choisir l’appartement. J’ai souvent déménagé et c’est la pièce la plus importante pour moi. Il faut beaucoup de placards parce que j’ai beaucoup d’ingrédients. Il n’y a pas d’heure pour cuisiner et j’aime avoir tout sous la main, avec de la variété.
Quand je cuisine je choisis une ou plusieurs recettes, pour avoir une base, mais j’ai du mal à suivre à la lettre: je fais des expériences… Mon regret c’est de vivre seule et de ne pas pouvoir partager mes plats. Ce qui me plaît, à part la diversité et la créativité, c’est de savoir que je crée quelque chose de bon autant pour le goût que pour ma santé (ingrédients de qualité, sains, techniques de cuisson ou autre qui préservent les qualités des aliments, plats équilibrés, etc). « Que l’alimentation soit ta première médecine » disait Hippocrate…
Coucou Laurence, merci de ton partage ! La cuisine qui te fait choisir l’appartement, waouh, elle doit être magnifique !!!
Je comprends que cette pièce et cette activité occupent une place à part dans ta vie 🙂
Pour ce qui est du plaisir de partager, j’imagine que tu as qq bons vivants autour de toi, toujours prêts à venir goûter ?!
Belle journée à toi !
Oui, de l’amour à donner…et à recevoir aussi.
Oui, chez soi ( difficilement dans son resto) on recrée vraiment un lieu de vie central. Tantôt intime, tantôt bouillonnant de vie et de circulation.
Merci pour cette belle interview.
Merci pour ton partage….
Je suis sûre que l’amour que tu portes à la cuisine se ressent aussi dans ton resto, moi !